Publié dans Sport

Confédération Africaine de Football - « Les réformes apportées gênent certaines personnes », dixit Ahmad

Publié le mercredi, 24 juillet 2019

Entre la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et celle des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), le Président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Ahmad, est de passage dans son pays. Il embarquera d’ici peu pour l’île Maurice où il sera l’invité de marque à la cérémonie de clôture de la Xe édition des JIOI. Il a accepté d’accorder une interview à des journalistes malagasy durant lequel tous les sujets brûlants de la CAF et du football africain ont été abordés.
Question : Vous venez de vivre votre première CAN à 24 Nations et en été, vos réactions ?
Ahmad : « Contrairement à l’appréhension compréhensible de certains, c’était une réussite tant sur plan sportif que financier. Malgré la courte préparation accordée au pays hôte, l’Egypte s’est montré à la hauteur des attentes des amoureux du ballon rond et de la CAF. Je tiens ainsi à féliciter les autorités égyptiennes qui se sont impliqués réellement à la réussite de cette compétition qui exige des normes internationales au niveau de l’hébergement et de l’Etat des pelouses étant donné que 95% des joueurs en action sont des professionnels qui méritent d’être traité comme tels et ce afin de ne pas handicaper leur carrière sportive. En outre, la compréhension du Cameroun, prévu d’accueillir la compétition, était également très appréciée car elle a permis de mettre fin à des polémiques stériles sur cette organisation qu’on lui a retirée.


Le fait d’avoir élargi les Nations participantes à la phase finale à 24 sélections figurait parmi les changements que j’ai prônés durant la campagne. Le but est de permettre aux pays émergents fortement aidés par la CAF et la FIFA ces dernières années de frotter avec les grandes Nations. Tout le monde, je pense, est unanime de reconnaitre que c’était une décision judicieuse. Le parcours de Madagascar en est une preuve ainsi que la prestation plus qu’honorable de la Mauritanie et du Burundi. De ce côté ainsi on ne peut qu’être satisfait. Pareillement pour la tenue de la compétition en été tant décrié par une frange d’observateurs. Aucune compétition majeure, championnats européens ou autres, n’a fait ombre à la CAN. Les joueurs ont abordé la compétition dans la sérénité étant donné qu’elle s’est déroulée en fin de saison et n’interfère pas dans leurs championnats respectifs comme auparavant, obligeant certains à choisir entre leur club et leur sélection nationale. Un dilemme évité également pour leurs employeurs qui n’ont pas de soucis à se faire. Finalement, le décalage de la CAN en été a avantagé tout le monde y compris les spectateurs qui ont bénéficié la présence des Stars du continent à la CAN. De ces paramètres plus que favorables, il n’est pas étonnant que le revenu de la CAF à cette CAN en Egypte a augmenté de 25% par rapport à l’édition précédente »
Question : L’utilisation de l’Assistance Vidéo à l’Arbitrage (VAR) à la CAN a été différemment appréciée ?
Ahmad : « Ce n’est pas la première fois que la CAF a instauré le VAR dans ses compétitions. Il a été déjà utilisé à la finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) au Maroc ainsi qu’aux finales des inter-clubs. Nous avons cette fois-ci décidé de l’utiliser à la CAN dès les quarts de finale. Il ne faut se précipiter pour l’utilisation de cette nouvelle technologie car le corps arbitral africain n’a pas encore suffisamment des membres capables de l’utiliser. C’est désormais chose faite car nous disposons maintenant 16 arbitres valables contre 5 seulement il y a quelques années. Concernant, les divergences de vue sur son utilisation, c’est tout a fait normal. Mais je trouve qu’avec le VAR on ne peut que rendre justice si on ne prend comme exemple ce penalty que l’arbitre a failli accorder au Sénégal sans l’intervention du VAR. »
Question: Que pensez-vous du parcours des Barea de Madagascar ?
Ahmad : « La sélection malagasy a été qualifiée par les observateurs comme la révélation de cette CAN. C’est déjà une bonne chose pour l’image de Madagascar. Une fois de plus c’est encore prouvé que le football peut apporter sa contribution pour faire connaitre un pays. Je me rappelle au temps où je présidais la fédération nationale, les critiques acerbes pour avoir appelé des joueurs binationaux à l’instar de Johan Paul. Tout le monde est maintenant conscient des apports des expatriés et d’évoluer dans des championnats à un niveau supérieur. On m’a insulté quand j’ai dit aux joueurs malagasy d’aller voir ailleurs que les championnats des îles voisines qui étaient les destinations phares avant. Je tiens à rappeler qu’il faut du temps pour avoir des résultats et non du jour au lendemain. Remarquez que la sélection nationale actuelle possède un noyau composé par un groupe qui dans la catégorie des moins de 20 ans a gagné le Cosafa Cup en 2005. Maintenant, je conseille à la fédération, à l’Etat et au secteur privé dont les médias à s’entraider pour maintenir le dynamisme autour de la sélection nationale. A mon époque, la survie des Barea est due essentiellement à la fidélité sans faille de Telma étant donné que l’Etat n’a jamais contribué pour l’équipe, ne serait-ce que les frais des transports. Tout doit désormais changé car parvenir dans le cercle restreint de la crème africaine est une chose, s’y maintenir est une autre affaire. Il faudrait ainsi la remobilisation de tous, dans les défaites que dans les victoires »
Question : Quelques jours avant le début de la CAN, vous étiez victimes des attaques personnelles ayant entraîné cette audition à Paris ?
Ahmad : « Ecoutez, ce n’était pas un acte isolé. Un groupe s’est préparé pour faire ce que je qualifie un coup bas. Des jours avant cette audition, on m’a informé que des policiers viendront me chercher. Certains m’ont conseillé de quitter Paris le plus vite possible mais je leur ai répondu pourquoi fuir alors que je n’ai rien à me reprocher. J’avais en face de moi lors de l’audition des enquêteurs respectueux qui au final m’ont relâché après avoir obtenu le feu du procureur de Marseille qui a fait un communiqué officiel qu’aucune charge n’est retenue contre moi. Ce fut certes un mauvais moment dans la vie car c’est la première fois que j’ai été interrogé par la police. Cependant, elle m’a permis comme je l’ai dit souvent de m’exprimer devant une entité officielle et de tout déballer »
Question : Cette audition a eu un impact sur votre image ?
Ahmad « Certainement oui. Mais dans le sens contraire de ce que les détracteurs ont voulu. Je m’attendais toujours à ce genre de coup bas dans la mesure où les reformes que nous avons entrepris gênent tellement certaines personnes ou familles qui étaient toujours au sein de la CAF depuis des décennies. Les changements sont palpables dans la gestion de la confédération bien que d’autres réformes soient encore en cours »
Question : Et pourtant la FIFA a délégué son Secrétaire général à la CAF
Ahmad  « C’est suite à ma demande et non une imposition de la FIFA. Nous avons deux choix pour faire nous accompagner. Soit appeler un consultant externe qui pourrait couter cher à la CAF soit se tourner vers la FIFA qui le fera gratuitement. D’autant plus qu’elle a vécu dans un passé récent la même situation que notre confédération. Afin de d’effacer les susceptibilités des uns et des autres, nous avons demandé à ce que ce soit Fatma Samoura, une africaine qui connait parfaitement le fonctionnement et la mentalité des africains qui nous accompagne. Elle aura à accomplir les tâches inscrites sur la feuille de route élaborée par la CAF entre autres la réforme de la gouvernance et la gestion des compétitions »
Question : Et quid de la dernière accusation concernant cette double indemnité ?
Ahmad « J’ai déjà répondu à cette question à vos confrères internationaux. Je leur ai dit de demander à la FIFA si j’ai vraiment obtenu une indemnité »
Recueillis par Rata

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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